Froideur nocturne [DI]
Froid. Malade. Apathique. Absent. Impuissant.
Ainsi étais je hier soir.
Pétrifié par la peur.
Mais j’ai cette...force… Où ce côté ridiculement naïf qui fait que je me suis électrisé.
Je me suis interdit d’abandonner.
On abandonne jamais.
C’est la règle.
La première et la dernière des règles : on abandonne jamais.
Rien n’est perdu, rien n’est jamais perdu tant qu’on abandonne pas.
Et je n’abandonnerai pas.
Pourtant. Quelque chose s’est brisé.
Il est réellement comme mon jumeau.
Et je ne sais pas si sombrer avec lui est la solution.
Je ne pense pas, sincèrement.
Mais je sais que s’il sombre je risque de couler comme une pierre.
Mais alors qu’il n’est qu’en train de sombrer, alors… peut être saurais je trouver un moyen de lui montrer la surface, de le détacher de ses chaînes...
Mais cela me semble tellement utopiste.
Peut être trouverais je une bonbonne d’oxygène ? Le temps de sonder les profondeurs sans s’enfoncer trop profond ?
Je n’y crois plus totalement.
Hier, je suis resté un long moment debout, immobile… apathique… dévasté...
A cet instant j’ai compris que la vie ne fait et ne feras jamais de cadeau.
J’ai compris que fermer les yeux n’empêche pas de voir au final.
J’ai compris que je suis bien impuissant dans ce monde.
Même quand je me bats pour faire croire aux autres que tout ira bien, que tout fini toujours par s’arranger.
La vie et la mort sont jumelles, comme moi et mon véritable jumeau le somme. Vivant et mort. Un pied dans chaque monde.
Est ce que j’aime la vie ?
Sincèrement...non.
Est ce que j’aime la mort ?
Je la déteste.
Suis je content d’être en vie ?
Relativement, je le serai si j’arrive à l’empêcher de sombrer.
...Ce que je veux dire c’est que la vie ne fait pas de cadeau. Le temps se fiche de notre gueule. Et tôt ou tard tout le monde s’en rend compte, tout le monde souffre, tout le monde pleure. Certains font souffrir.
Cependant…
J’ai déjà petit voulu tuer, voulu me tuer aussi. Réellement.
Cela ne s’est finalement pas fait.
Je ne peux pas juger.
Je ne peux pas cautionner.
Il est comme mon jumeau.
On abandonne pas son jumeau.